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Réveillez-vous ! 2014 g 5/14 p. 12-13 IL Y A plusieurs siècles, en Europe, la peur des forces du mal a déclenché des chasses aux sorcières et des exécutions. Elles ont eu lieu principalement en France, en Allemagne, dans le nord de l’Italie, en Suisse et dans la région qui couvre aujourd’hui la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Des dizaines de milliers de personne en Europe et dans les colonies européennes* sont mortes » et des millions d’autres ont connu la torture, des arrestations, des interrogatoires, la haine, le sentiment de culpabilité ou la peur », déclare le livre La chasse aux sorcières dans le monde occidental angl.. Comment cette paranoïa a-​t-​elle commencé ? Qu’est-​ce qui l’a alimentée ? L’Inquisition et Le Marteau des sorcières L’Inquisition a joué un grand rôle dans cette histoire. Elle a été mise en place par l’Église catholique au XIIIe siècle pour convertir les apostats et empêcher les autres de déserter », explique le livre Der Hexenwahn La hantise des sorcières. L’Inquisition fonctionnait comme une police au service de l’Église. Le 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait paraître une bulle, ou lettre, condamnant la sorcellerie. De plus, il autorise deux inquisiteurs, Jacques Sprenger et Henry Institoris Kraemer à s’attaquer au problème. Les deux hommes publient un livre intitulé Malleus Maleficarum Le Marteau des sorcières. Catholiques et protestants l’accepteront par la suite comme faisant autorité dans la lutte contre la sorcellerie. Le livre contenait des histoires imaginaires tirées du folklore. Il présentait des arguments théologiques et juridiques contre la sorcellerie, et fournissait des directives pour repérer et éliminer les sorcières. Le Marteau des sorcières a été décrit comme le livre le plus féroce [...], le plus nuisible de toute l’histoire de la littérature ». Le Marteau des sorcières a été décrit comme le livre le plus féroce [...], le plus nuisible de toute l’histoire de la littérature ». On pouvait accuser quelqu’un de sorcellerie sans aucune preuve. Le livre Hexen und Hexenprozesse Sorcières et procès en sorcellerie rapporte que les procès avaient pour seul but d’obtenir les aveux de l’accusé, par la persuasion, la pression ou la force ». La torture était courante. Le Marteau des sorcières et la bulle du pape Innocent VIII ont déclenché de vastes chasses aux sorcières en Europe. Cette folie a bénéficié de l’apparition de l’imprimerie, qui a favorisé sa propagation même jusqu’en Amérique. Sur qui portaient les soupçons ? Dans presque 80 % des cas, il s’agissait de femmes, en particulier des veuves, qui n’avaient souvent personne pour les défendre. Parmi les victimes se trouvaient des pauvres, des personnes âgées et des femmes qui prescrivaient des remèdes à base de plantes, surtout quand ils n’étaient pas efficaces. Cela dit, personne n’était vraiment à l’abri, riches ou pauvres, hommes ou femmes, gens importants ou gens ordinaires. Les supposées sorcières étaient accusées de tous les maux. On prétendait qu’elles provoquaient le gel et des invasions d’escargots ou de chenilles pour détruire les semences et les fruits de la terre », explique la revue allemande Damals. Si la grêle ravageait une récolte, si une vache ne produisait pas de lait, si un homme était impuissant ou une femme stérile, c’était sans aucun doute la faute des sorcières ! Les suspectes étaient pesées parce qu’on pensait que les sorcières ne pesaient rien ou presque. À quoi reconnaissait-​on une sorcière » ? Certaines suspectes étaient plongées pieds et poings liés dans une eau glacée bénite ». Si elles coulaient, elles étaient déclarées innocentes et on les sortait de l’eau. Si elles flottaient, elles étaient exécutées sur le champ ou livrées au tribunal. D’autres suspectes étaient pesées parce qu’on pensait que les sorcières ne pesaient rien ou presque. Une autre épreuve consistait à chercher la marque du Diable », un signe physique laissé par le Diable montrant qu’il avait conclu un pacte avec la sorcière », indique La chasse aux sorcières dans le monde occidental. Pour chercher cette marque, on rasait complètement l’accusée puis on examinait chaque coin et recoin de son corps », le tout en public ! On piquait ensuite avec une aiguille chaque marque qu’on trouvait — taches de naissance, verrues, cicatrices, etc. Si la piqûre ne provoquait ni douleur ni saignement, on en déduisait que c’était une marque de Satan. Des dirigeants aussi bien catholiques que protestants ont encouragé les chasses aux sorcières, et dans certaines régions les protestants étaient encore plus durs que leurs homologues catholiques. Avec le temps cependant, la raison a repris le dessus. Prenons l’exemple de Friedrich Spee, un prêtre jésuite qui avait accompagné jusqu’au bûcher de nombreuses personnes accusées de sorcellerie pour qu’elles soient brûlées vives. En 1631, il a écrit que de son point de vue aucune n’était coupable. Et si les choses continuaient à ce rythme, a-​t-​il prévenu, l’Allemagne serait bientôt vidée de ses habitants ! Dans le même temps, des médecins ont commencé à comprendre que des phénomènes comme les convulsions pouvaient être le signe d’un problème de santé, et non d’une possession démoniaque. Au XVIIe siècle, le nombre de procès a brusquement baissé, et vers la fin du siècle, il n’y en avait presque plus. Que nous enseigne cette époque sombre ? Notamment ceci Quand de soi-disant chrétiens se mettent à remplacer les enseignements purs de Jésus Christ par des mensonges religieux et des superstitions, la porte est ouverte aux pires atrocités. La Bible avait prédit que de tels comportements jetteraient le déshonneur sur le vrai christianisme On parlera en mal de la voie de la vérité » 2 Pierre 21, 2.
Cest une pratique qui prend de l’importance aux prémices de la chasse aux sorcières et considérablement plus durant celle-ci. Les plus hautes autorités ecclésiastiques encouragent l’étude des entités du mal. Cette étude démontre qu’il y a le Bien et le Mal représenté en la personne de Dieu et du Diable, accompagné d’anges suivant la voie du Bien ou du Mal,
A peine désigné par les militants de son parti pour succéder au président déchu, Alpha Condé, absent du pays pour cause de maladie, l'ancien Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana, connaît ses premiers ennuis judiciaires véritables. Lui et trois anciens membres du dernier gouvernement de l'ex président ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry, ce mercredi - avril 2022 après-midi. Les trois hommes sont accusés de faits présumés d'enrichissement illicite et de détournements de deniers publics, suite à des enquêtes initiées par la cour de répression des infractions économiques et financières. Ces arrestations interviennent alors que la junte au pouvoir clame à qui veut l'entendre qu'il n'y a pas de chasse de sorcières en Guinée. La semaine passée également, des résidences d'anciens barrons avaient été prises pour cibles et détruites au quartier de la Cité ministérielle, à Conakry. Plusieurs résidences cossues y avaient également été démolies Il s'agit des résidences du premier ministre et opposant Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré. Les autorités de transition avaient confirmé la destruction d'une partie des logements de la Cité ministérielle, évoquant officiellement une raison de non conformité au normes de l'habitat. Argument vite balayé du revers de la main par Cellou Dalein Diallo. Ce qui se passe actuellement à l'encontre des ex barrons pourrait être assimilé à un règlement de compte ou une chasse aux sorcières. Pedro, avec Rfi Content created and supplied by Pedro via Opera News Opera News is a free to use platform and the views and opinions expressed herein are solely those of the author and do not represent, reflect or express the views of Opera News. Any/all written content and images displayed are provided by the blogger/author, appear herein as submitted by the blogger/author and are unedited by Opera News. Opera News does not consent to nor does it condone the posting of any content that violates the rights including the copyrights of any third party, nor content that may malign, inter alia, any religion, ethnic group, organization, gender, company, or individual. Opera News furthermore does not condone the use of our platform for the purposes encouraging/endorsing hate speech, violation of human rights and/or utterances of a defamatory nature. If the content contained herein violates any of your rights, including those of copyright, and/or violates any the above mentioned factors, you are requested to immediately notify us using via the following email address operanews-externalat and/or report the article using the available reporting functionality built into our Platform See More
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Est-ce un hasard du calendrier ou les retombées du livre de Mona Chollet Sorcières la puissance invaincue des femmes», sorti il y a quatre ans? Aujourd’hui, la figure de la sorcière est au centre de nombreuses initiatives historiques et culturelles, qui souhaitent la réhabiliter en Suisse. Il faut savoir que notre pays porte un lourd passif. Nous avons la palme du nombre de persécutions en Europe. Il y a eu dix fois plus de procès en sorcellerie sur notre territoire que chez nos voisins français. Du XVe au XVIIIe siècle, elles et ils seraient des milliers à avoir été accusés de porter la marque du diable ou de pratiquer le sabbat. Les personnes torturées étaient à 80% des femmes, mais des hommes ont aussi fini sur le bûcher. Des enfants font également partie des mars dernier, 360 procès numérisés en sorcellerie ont été mis en ligne par Rita Binz-Wohlhauser et Lionel Dorthe, collaborateurs aux Archives de l’Etat de Fribourg, pour comprendre les mécanismes discriminatoires derrière cette traque effroyable. Dans le Jura bernois, un recueil basé sur des documents privés sort également chez Mémoires d’Ici. A l’étranger, on réécrit enfin le passé. En Catalogne, le parlement a innocenté en janvier des centaines de sorcières». L’Ecosse pourrait gracier plus de 3000 d’entre elles. Et à Salem, aux Etats-Unis, Elizabeth Johnson Jr vient d’être blanchie, 329 ans après sa condamnation à mort. En revanche, Catherine Repond dite La Catillon» à Fribourg, dernière sorcière brûlée en 1731 en Romandie, n’a toujours pas eu droit à sa des pierres attachées aux pieds lors de l’étirement, une forme de torture subie par Anna Göldi, dernière femme européenne exécutée pour sorcellerie en Suisse en 1782, à Glaris. Steffen Schmid/Keystone À voir 1. Visages des sorcières» d’aujourd’hui Avec Sorcières», la photographe lausannoise Anne Voeffray a tiré le portrait d’une centaine d’hommes et de femmes qui, selon les standards de l’époque, auraient pu faire partie des victimes de la traque violente intentée au Moyen Age et à la Renaissance dans les hameaux romands.J’ai choisi de travailler avec une vision élargie de la notion de sorcière, c’est-à-dire d’avoir des guérisseuses mais aussi des personnalités militantes, des alternatifs, des gens au franc-parler», explique l’artiste, qui vient de présenter son projet au Musée Jenisch à Vevey avant de le montrer au Théâtre à Lausanne ou encore à la Galerie Analix Forever à Genève. Une projection animée par Nicolas Wintsch accompagnée par le duo électronique Stade de Christophe Calpini et Pierre Audétat, où apparaissent notamment les visages de Marcela et Jean-Luc Bideau, Yvette Jaggi, Suzette Sandoz ou Christiane Brunner. Un livre composé par les portraits et les fiches des arrestations imaginaires de chaque sorcière sortira A l’écoute de la terreur Avec son podcast Au terrible temps des sorcières», Cyril Dépraz nous plonge d’abord dans les profondeurs d’une histoire jamais contée celle de Claude Bernard, un enfant jugé pour sorcellerie et décapité à Fribourg en 1651. A l’époque, 10% des procès dans la région touchaient des mineurs. Comment est-on arrivé à cette terreur? Au fil des neuf épisodes, le journaliste nous entraîne dans un reportage sonore qui débute avec ce vagabond de 12 ans dont le rire a été perçu comme diabolique.Aujourd’hui, on y verrait un adolescent rebelle qui sourit nerveusement. Il tenait tête aux juges. Eux le poussent à des aveux inventés. Ils l’accusent d’avoir fait tomber de la grêle ou d’empoisonner d’autres enfants», raconte le journaliste lausannois. Philosophes et historiens croisent la route du narrateur, qui nous emmène dans plusieurs lieux de potences en Romandie. On passe par le Belluard à Fribourg. Aujourd’hui, c’est un festival artistique mais, à l’époque, c’est ici qu’on exécutait les jeunes victimes en catimini.» Produit par la RTS, réalisé par Didier Rossat, le podcast sort le 19 juin sur toutes les plateformes audio.Au terrible temps des sorcières» de Cyril Dépraz, un podcast qui nous plonge dans les profondeurs de l'histoire de Claude Bernard, un enfant jugé pour sorcellerie et décapité à Fribourg DR3. 250 ans de persécution à l’écran A mort la sorcière», par la réalisatrice Maria Nicollier et le journaliste Cyril Dépraz, est une révélation. Le documentaire retrace pour la première fois la tyrannie déployée contre celles et ceux pointés comme adorateurs de Satan en Suisse romande. Peints à la gouache dans la dramaturgie, les présumés sorciers viennent de tous les milieux sociaux des marginaux, mais aussi des villageois dénoncés par un voisin en femmes précarisées, elles, ont été la cible privilégiée de cette persécution de que dans le canton de Vaud, 2000 victimes de tout profil sont recensées. Pendant une heure, les spécialistes de l’histoire de la chasse aux sorcières – Lionel Dorthe, Martine Ostorero, Michel Porret, Fabienne Taric et Kathrin Utz Tremp – nous dévoilent les répressions film, coproduit par la RTS, sera diffusé pour le grand public dans l’émission Histoire vivante» le 19 juin à 21 h 45."A mort la sorcière", un film de Maria Nicollier et Cyril Dépraz qui retrace la tyrannie déployée en Suisse romande contre celles et ceux pointés comme adorateurs de Satan Maria Nicollier et Cyril Dᅢᄅp À découvrir Randonnées en leur mémoire Virginie Thurre, accompagnatrice de montagne, fusionne les pèlerinages et notre curiosité concernant la destinée de plusieurs sorcières suisses. Depuis quelques étés, elle propose des explorations pédestres dans les lieux chargés par l’histoire de nos ancêtres accusées de pratiquer le sabbat. Suivons par exemple les traces de Trina et Nesa, deux Valaisannes condamnées au bûcher en 1466 dans la vallée de le 17 juillet prochain! C’est une démarche émouvante, un rituel à la mémoire de ces femmes pour les réhabiliter», nous confie l’organisatrice. D’autres itinéraires en Gruyère permettent de montrer les nombreuses persécutions qui ont marqué des lieux aujourd’hui vantés pour leur beauté féerique, comme la forêt naturelle au pied des Sattels. Le 2 juillet, cette marche permettra de suivre la trajectoire de la sage-femme Apollonia Pfyffer-Sumi, surnommée la sorcière des la destinée de plusieurs sorcières suisses. Plus d’informations sur VIRGINIE THURREPar Jade Albasinipublié le 16 juin 2022 - 0901

Lanaissance de l'inquisition et la guerre aux hérétiques ont fait naître des vagues de massacres à travers tout l'Europe. Une importante partie de cette période est mieux connue sous le nom de "la grande chasse aux sorcières". Voici un texte très intéressant écrit par une dénommé Véro. Il y a peu je suis tombée sur un très long texte sur IL Y A plusieurs siècles, en Europe, la peur des forces du mal a déclenché des chasses aux sorcières et des exécutions. Elles ont eu lieu principalement en France, en Allemagne, dans le nord de l’Italie, en Suisse et dans la région qui couvre aujourd’hui la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Des dizaines de milliers de personne en Europe et dans les colonies européennes * sont mortes » et des millions d’autres ont connu la torture, des arrestations, des interrogatoires, la haine, le sentiment de culpabilité ou la peur », déclare le livre La chasse aux sorcières dans le monde occidental angl.. Comment cette paranoïa a-t-elle commencé ? Qu’est-ce qui l’a alimentée ? L’Inquisition et Le Marteau des sorcières L’Inquisition a joué un grand rôle dans cette histoire. Elle a été mise en place par l’Église catholique au XIIIe siècle pour convertir les apostats et empêcher les autres de déserter », explique le livre Der Hexenwahn La hantise des sorcières. L’Inquisition fonctionnait comme une police au service de l’Église. Le 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait paraître une bulle, ou lettre, condamnant la sorcellerie. De plus, il autorise deux inquisiteurs, Jacques Sprenger et Henry Institoris Kraemer à s’attaquer au problème. Les deux hommes publient un livre intitulé Malleus Maleficarum Le Marteau des sorcières. Catholiques et protestants l’accepteront par la suite comme faisant autorité dans la lutte contre la sorcellerie. Le livre contenait des histoires imaginaires tirées du folklore. Il présentait des arguments théologiques et juridiques contre la sorcellerie, et fournissait des directives pour repérer et éliminer les sorcières. Le Marteau des sorcières a été décrit comme le livre le plus féroce [...], le plus nuisible de toute l’histoire de la littérature ». Le Marteau des sorcières a été décrit comme le livre le plus féroce [...], le plus nuisible de toute l’histoire de la littérature ». On pouvait accuser quelqu’un de sorcellerie sans aucune preuve. Le livre Hexen und Hexenprozesse Sorcières et procès en sorcellerie rapporte que les procès avaient pour seul but d’obtenir les aveux de l’accusé, par la persuasion, la pression ou la force ». La torture était courante. Le Marteau des sorcières et la bulle du pape Innocent VIII ont déclenché de vastes chasses aux sorcières en Europe. Cette folie a bénéficié de l’apparition de l’imprimerie, qui a favorisé sa propagation même jusqu’en Amérique. Sur qui portaient les soupçons ? Dans presque 80 % des cas, il s’agissait de femmes, en particulier des veuves, qui n’avaient souvent personne pour les défendre. Parmi les victimes se trouvaient des pauvres, des personnes âgées et des femmes qui prescrivaient des remèdes à base de plantes, surtout quand ils n’étaient pas efficaces. Cela dit, personne n’était vraiment à l’abri, riches ou pauvres, hommes ou femmes, gens importants ou gens ordinaires. Les supposées sorcières étaient accusées de tous les maux. On prétendait qu’elles provoquaient le gel et des invasions d’escargots ou de chenilles pour détruire les semences et les fruits de la terre », explique la revue allemande Damals. Si la grêle ravageait une récolte, si une vache ne produisait pas de lait, si un homme était impuissant ou une femme stérile, c’était sans aucun doute la faute des sorcières ! Les suspectes étaient pesées parce qu’on pensait que les sorcières ne pesaient rien ou presque. À quoi reconnaissait-on une sorcière » ? Certaines suspectes étaient plongées pieds et poings liés dans une eau glacée bénite ». Si elles coulaient, elles étaient déclarées innocentes et on les sortait de l’eau. Si elles flottaient, elles étaient exécutées sur le champ ou livrées au tribunal. D’autres suspectes étaient pesées parce qu’on pensait que les sorcières ne pesaient rien ou presque. Une autre épreuve consistait à chercher la marque du Diable », un signe physique laissé par le Diable montrant qu’il avait conclu un pacte avec la sorcière », indique La chasse aux sorcières dans le monde occidental. Pour chercher cette marque, on rasait complètement l’accusée puis on examinait chaque coin et recoin de son corps », le tout en public ! On piquait ensuite avec une aiguille chaque marque qu’on trouvait — taches de naissance, verrues, cicatrices, etc. Si la piqûre ne provoquait ni douleur ni saignement, on en déduisait que c’était une marque de Satan. Des dirigeants aussi bien catholiques que protestants ont encouragé les chasses aux sorcières, et dans certaines régions les protestants étaient encore plus durs que leurs homologues catholiques. Avec le temps cependant, la raison a repris le dessus. Prenons l’exemple de Friedrich Spee, un prêtre jésuite qui avait accompagné jusqu’au bûcher de nombreuses personnes accusées de sorcellerie pour qu’elles soient brûlées vives. En 1631, il a écrit que de son point de vue aucune n’était coupable. Et si les choses continuaient à ce rythme, a-t-il prévenu, l’Allemagne serait bientôt vidée de ses habitants ! Dans le même temps, des médecins ont commencé à comprendre que des phénomènes comme les convulsions pouvaient être le signe d’un problème de santé, et non d’une possession démoniaque. Au XVIIe siècle, le nombre de procès a brusquement baissé, et vers la fin du siècle, il n’y en avait presque plus. Que nous enseigne cette époque sombre ? Notamment ceci Quand de soi-disant chrétiens se mettent à remplacer les enseignements purs de Jésus Christ par des mensonges religieux et des superstitions, la porte est ouverte aux pires atrocités. La Bible avait prédit que de tels comportements jetteraient le déshonneur sur le vrai christianisme On parlera en mal de la voie de la vérité » 2 Pierre 21, 2. Lenouveau demi de mêlée de Toulon, Nicolas Durand, dont la saison passée au Racing-Métro s'est terminée en queue de poisson, estime que son ancien manageur, Pierre Berbizier, a fait une Les chasses aux sorcières sont de plus en plus présentées dans certains milieux féministes comme une attaque par les hommes contre un féminin sacré », contre des femmes qui auraient eu accès à des pouvoirs de guérison et de compréhension grâce à leur interconnexion avec la nature. Cette lecture essentialiste n’est pourtant pas une lecture des chasses aux sorcières est celle d’un patriarcat qui fit des femmes qui déviaient de la norme un danger. Le patriarcat de la période moderne s’appuie sur les récits mythologiques et historiques, religieux, mais aussi sur des textes philosophiques et médicaux [1]. Les périodes médiévales et modernes reprennent les croyances selon lesquelles les discussions des femmes mènent aux rumeurs et aux insurrections. Le patriarcat se nourrit et alimente ces craintes misogynes, il est impossible d’en connaître l’origine exacte et de savoir si cette crainte a existé avant le contrôle des femmes. C’est cet ordre patriarcal qui va créer la figure de la sorcière, la misogynie des chasses aux sorcières étant à rapprocher, sous de multiples aspects, du racisme. Une histoire misogyne Les premiers procès de sorcières ont eu lieu entre 1324 et 1325 à Kilkenny en Irlande. Ce que nous pouvons appeler chasse aux sorcières débute vers 1420 en Suisse. L’apogée se situant entre 1560 et 1580 et se perpétuant jusqu’au XVIIe siècle où ont lieu les derniers procès et condamnations pour sorcellerie. La sorcière est généralement décrite comme défectueuse, idiote, lascive, manipulatrice, ivrogne, gloutonne, etc [2]. À ces mythes, les sciences et la philosophie vont apporter des raisons supplémentaires pour se méfier des femmes. Ils suivent notamment Aristote [3] qui décrit le sexe féminin comme un mâle manqué » conjuguant l’imbécilité » faiblesse mentale et la débilité » faiblesse physique [4]. Les femmes sont perçues comme des erreurs nécessaires d’une Nature [5] qui ne viserait qu’à faire des garçons, les filles étant des êtres ratés d’essence monstrueuse, hors norme mais indispensable pour la reproduction [6].C’est ce que reprend Le Marteau des sorcières ou Malleus Maleficarum qui affirme que les femmes, à cause de leur faiblesse et infériorité intellectuelle, sont prédisposées à être tentées par le diable [7]. La publication de ce livre 1486-87 accélérera la chasse aux sorcières. Il était inquiétant qu’une femme ne soit pas sous le contrôle d’un homme, les veuves, les prostituées, les mères seules étaient craintes. Leur situation les poussait souvent à la marginalité qui elle aussi conduisait au procès en sorcellerie. Francisco de Goya, La Conjuration Les Sorcières, 1797-1798, huile sur toile, Lázaro Galdiano Foundation, Madrid. On y accuse les femmes d’être des incubes, œuvrant à la destruction de la chrétienté pour permettre l’avènement sur terre du royaume de Satan qu’elles invoquent lors des sabbats. La diablerie féminine se trouve dans son aptitude à charmer les hommes et donc à prendre le contrôle sur les hommes telle des Salomé ou des succubes. Si un avocat défendait trop une femme accusée de sorcellerie, cela pouvait vouloir dire qu’il avait été ensorcelé. En 1420, lors du premier bûcher des vanités », on jette au feu les effets personnels jugés comme objets poussant au péché, à la vanité. Parmi ceux-ci miroirs, cosmétiques, robes, bijoux, instruments de musique mais aussi des livres considérés comme immoraux. Si les accessoires de beauté peuvent conduire à être condamnée pour sorcellerie, la laideur aussi, car perçue comme potentiellement maléfique. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de femmes âgées, jugées laides et donc déchues de leur féminité sont condamnées au bûcher. Leur laideur est assimilée aux traits du diable et à la mort [8]. Lorsque les femmes étaient dénoncées, elles étaient intégralement rasées à l’aide d’un fer rouge afin de chercher sur leurs corps des marques du diable » cicatrices, tâches sur la peau, pattes de crapaud au blanc de l’œil », zones insensibles, une trop grande maigreur… Chaque bosse, grain de beauté, imperfection pouvait servir à prouver la culpabilité lors des procès en sorcellerie. Entre les XIIIe et XIVe siècle, les femmes ont été catégorisées, triées, notamment par des prédicateurs et moralistes. On sépare les religieuses des laïques et, au sein des laïques, les femmes mariées, les veuves, les vierges et les petites filles. Les veuves sont perçues comme les plus scandaleuses, accusées d’être des entremetteuses ou des sorcières qui auraient empoisonné leur époux [9]. Il était inquiétant qu’une femme ne soit pas sous le contrôle d’un homme ; les veuves, les prostituées, les mères seules étaient craintes. Leur situation les poussait souvent à la marginalité qui elle aussi conduisait au procès en sorcellerie. On accuse juifs et sorcières de meurtres rituels d’enfants chrétiens. Ce qui aurait notamment lieu lors des sabbats, c’est-à-dire des messes noires, ce mot faisant référence directement au shâbbath juif jour du repos qui doit être consacré à la prière. Salvator Rosa, Sabbat de sorcières, 1635-54, huile sur toile, Museum of fine Arts, Houston. Une autre preuve de la diablerie se situe dans la déraison, que l’on interroge spirituellement et médicalement pendant toute la période. L’une des croyances étit que l’utérus est un démon qui se déplace dans le corps des femmes, leur faisant perdre le contrôle, c’est-à-dire les rendant hystériques. L’hystérie caractérisant aussi bien la folie que la colère féminine, l’hystérique est celle qui ne respecte pas les règles de bienséance auxquelles doivent se soumettre les femmes. Ces règles étant en partie dictées par la religion, toute femme qui sort du rang, s’éloigne du rôle que lui aurait donné Dieu ne peut donc être qu’une diablesse. Belles, laides, seules ou folles toutes sorcières Le caractère systémique de la chasse aux sorcières est démontré par sa proximité avec les persécutions que subissent les personnes juives sur la même période. Les sorcières, comme les juifs et juives sont perçues comme la source de nombre de malheurs humains et de la perte de leur piété. Nous pouvons faire remonter l’antijudaïsme à l’expansion du christianisme des Ve et VIe siècles. Dès lors l’Eglise met en place une ségrégation interdisant notamment aux juives et juifs de manger avec des clercs, de se mêler aux chrétiennes et chrétiens lors de la Pâque, les mariages mixtes », les funérailles qui suivent le rite, etc. Puis au VIIe siècle viennent les conversions forcées pratiquer des rites juifs peut être puni de mort. C’est lors des premières croisades que l’on va lier la figure du juif avec celle du diable, et qu’auront lieu les premiers massacres de personnes juives, notamment dans les villes de Spire, Worms, Mayence, Cologne et Metz. Tout ceci conduit, aux XIVe et XVe siècles, à les accuser d’empoisonner les puits, de répandre la peste pour tuer les chrétiens. La chasse aux sorcières et les persécutions antijudaïques sont alimentées par la peur des épidémies de peste. Aujourd’hui on pense que l’épidémie de peste a été amplifiée par la chasse aux sorcières, notamment parce qu’elle s’est accompagnée d’un massacre de chats, symbolisant les faiblesses humaines et notamment féminines. Cela aurait participé à la prolifération de rats, et donc à l’accélération de l’épidémie justifiant les bûchers pour sorcellerie et hérésies. Juifs allemands du XIIIe siècle. Le caractère systémique de la chasse aux sorcières est démontré par sa proximité avec les persécutions que subissent les personnes juives sur la même période. De même, on accuse juifs et sorcières de meurtres rituels d’enfants chrétiens. Ce qui aurait notamment lieu lors des sabbats, c’est-à-dire des messes noires, ce mot faisant référence directement au shâbbath jour du repos qui doit être consacré à la prière. On avait déjà reproché à plusieurs hérésies [10] de faire des sabbats, mais c’est en 1438 qu’on trouve la première occurrence le rapprochant d’un rassemblement de sorciers [11]. L’Inquisition fait le lien direct entre le sabbat des sorcières et le shâbbath juif [12]. Les inquisitions concernaient alors toutes les personnes considérées comme déviantes par l’Église, c’est-à-dire les mystiques, les sorcieres, les homosexuels, les adultères, etc. On retrouve les mêmes procédés infâmants pour persécuter les juifs et les femmes. Pour prouver le caractère maléfique des hommes juifs, on va accuser ces derniers d’être en partie des femmes [13]. On les représente avec des corps féminins, des cornes, des mamelles, en train d’allaiter... On les accuse d’avoir, comme les femmes, des règles qui seraient le sang du Christ qui, rappelons-le, aurait été tué par le peuple juif. Racisme et patriarcat fonctionnent ensemble en se nourrissant mutuellement. Racisme et sexisme Les représentations traditionnelles rapprochent encore les personnes juives surtout les hommes [14] et les sorcières nez longs et crochus, longs doigts fins et calleux, voire crochus et griffus. Mais le vêtement des sorcières est lui aussi le reflet des croisements racistes et du sexistes, le chapeau noir pointu accompagné du vêtement noir des sorcières est initialement un habit traditionnel juif allemand. On se sert alors des accusations contre les femmes pour pourchasser et envoyer au bûcher des personnes juives et des accusations contre les juifs pour pourchasser et brûler des femmes. Les sorcières n’ont donc jamais été des femmes avec des pouvoirs magiques, et les procès en sorcellerie n’ont pas été des procès contre des femmes pratiquant la médecine par les plantes ou en lien spécifique avec la terre mère. Ces femmes ont été pourchassées et tuées car elles étaient des femmes, tout comme les personnes juives de la même période le furent pour des motifs racistes, racisme et patriarcat s’interpénétrant pour créer des discriminations. Les chasses aux sorcières sont le produit d’un discours misogyne et classiste puisqu’il visait en grande majorité les femmes pauvres. C’était un outil de contrôle qui avait pour but de maintenir les femmes dans la peur. D’ailleurs, lors du mouvement des enclosures, qui eut notamment lieu en Angleterre entre les XIIe et XVIe siècles, les femmes furent accusées de sorcellerie et brûlaient sur le bûcher parce qu’elles opposaient une forte résistance à ce mouvement qui transformait des terres jusque-là collectives en propriété privée, supprimait le droit d’usage [15] et transformait des terres agricoles à destination humaine en pâturages, favorisant l’avènement de riches propriétaires fonciers. Les rébellions des femmes qui se dressèrent contre cela furent alors éradiquées en accusant ces dernières d’être sorcières. Sarah UCL Bordeaux . 354 343 464 250 379 269 120 492

il a initié la chasse aux sorcières